La rédaction de cet article n’est pas terminée mais nous souhaitions mettre en ligne les réponses que nous ont fait parvenir les différentes listes.
Compte tenu d’un emploi du temps un peu contrarié nous n’avions pas pu rédiger correctement cet article. Avec le report du second tout nous espérons pouvoir affiner tout ça. Surtout en fonction de l’évolution du paysage pour la seconde partie du scrutin.
Tout d’abord nous tenons à remercier les trois listes pour le temps qu’elles nous ont consacré ou les réponses qu’elles nous ont apporté.
Nous les avons interrogées sur leur vision du numérique et leurs projets pour la commune.
Les thèmes abordés
- Infrastructures
- Fibre
- Réseau sans fil
- Tiers lieu
- Formation
- Economie digitale
- Commerce et numérique
Si chacune des listes a marqué un intérêt pour le sujet toutes n’ont pas la même maturité dans leurs réflexions sur le digital. Il en est de même pour les actions qui pourraient être menées.
Les propositions de la liste Douarnenez Nouvelle Génération
FIBRE
Comme vous le soulignez, notre ville souffre de son éloignement des grands axes de communication. Il importe donc de travailler à son désenclavement. A ce titre, l’arrivée de la fibre optique constitue une de nos priorités notamment pour développer l’économie locale (vital pour le pôle audiovisuel) et le télétravail.
Depuis un an, SFR a succédé à Orange dans le déploiement et un point est effectué chaque trimestre sur l’état d’avancement des travaux. L’objectif est de permettre à 92% des foyers douarnenistes d’être éligibles à la fibre d’ici la fin de cette année, soit 9 700 habitations et locaux professionnels. Un peu moins de la moitié devrait l’être avant l’été. Les 8% restants seront raccordables, à la demande, d’ici 2022.
RESEAUX SANS FILS
Quant aux zones blanches ou grises, il importe effectivement de tout mettre en œuvre pour les résorber. Cela passe d’abord par les connaître. Il pourrait donc être proposé aux personnes concernées de se manifester auprès de la Ville, pour recenser l’ensemble des difficultés rencontrées et les transmettre aux interlocuteurs concernés : Etat, ARCEP, opérateurs. A l’image du comité de pilotage mis en place avec SFR, nous sommes prêts à organiser une rencontre avec l’ensemble de ces interlocuteurs si nécessaire.
FORMATION
Concernant la formation, plusieurs initiatives en matière de lutte contre l’exclusion numérique sont déjà engagées sur le territoire. Nous pourrions les mettre en avant au sein d’un dossier thématique dans le DZ mag pour montrer aux citoyens comment et où se renseigner sur ce sujet. Nous sommes bien entendu attentifs à toute initiative additionnelle qui pourrait être prise, étant précisé qu’il y a lieu de distinguer toute action d’initiation ou de formation dans le cadre de la lutte contre l’exclusion numérique (dans ce cadre l’idée d’un tiers lieux prend tout son sens), de toute action de formation susceptible d’accéder à un métier qui relève plus d’écoles ou d’organismes spécialisés. La Ville peut bien sûr être à l’écoute de tout porteur de projet en ce sens, dans un rôle de facilitateur, d’accompagnateur.
COMMERCE ET NUMERIQUE
Autre sujet abordé le commerce des centre bourgs. Il ne faut pas opposer le commerce en ligne au commerce de local ou de centre-ville. Le commerce en ligne fait aujourd’hui partie des canaux d’achat de bon nombre de nos concitoyens, par les facilités qu’il peut offrir. De la même manière, le commerce local a ses avantages, par la qualité de la relation, par le contact direct, et les emplois qu’il génère dans la ville. D’ailleurs, des commerces n’hésitent pas à se lancer sur le net pour se faire connaître ou vendre et ces acteurs auraient besoin d’être accompagnés/formés pour réussir leur entrée dans le digital (projet à monter en lien avec la CCI ).
Autre piste à explorer : le clic and collect qui permet au consommateur d’accéder plus facilement à l offre commerçante des détaillants.
Enfin pour ramener du monde dans les centres, la ville peut agir en terme d’animations comme ce qui est fait pour Noel depuis deux ans, en terme de créations d’évènements dans l’espace public (musique, installations ponctuelles comme les statues englouties), ou en proposant des cheminements thématiques au cœur de la ville. Nous souhaitons d’ailleurs mettre en place une application qui permette de se repérer dans Douarnenez d’en identifier les chemins touristiques, artistiques les commerces les restaurants. Le numérique peut et doit favoriser le commerce.
Les propositions de la liste Douarnenez Terre Citoyenne
Place du numériques au sein de la communauté de commune Réponse à l’association Villes en Vie
Bonjour,
Merci pour votre sollicitation, vous trouverez nos réponses et même plus ci-dessous.
L’approche de Douarnenez, Terre citoyenne est la suivante : une sobriété numérique qui participe à l’inclusion sociale et au respect de l’environnement. A ce titre, la lutte contre l’exclusion numérique, comme mesure sociale importante, est une de nos préoccupations inscrites dans notre programme.
Infrastructures
Douarnenez souffre d’un manque d’accessibilité géographique et les récentes décisions ne laissent pas présager d’améliorations de ce côté là. Il est donc nécessaire de parvenir rapidement au désenclavement numérique afin de pouvoir répondre au mieux aux défis à venir.
En préalable, le manque d’accessibilité géographique est tantôt un handicap, tantôt un atout. Dans le projet Douarnenez – Terre citoyenne, nous entendons agir auprès de la Région pour adapter les transports interurbains aux besoins du territoire et donc agir pour un désenclavement de Douarnenez et sa communauté de commune de DZ en particulier sur les liaisons vers Pont l’Abbé et Chateaulin / Brest. Cela étant dit, nous souhaitons intervenir en urgence auprès des habitants, des artisans, des commerçants et des entreprises pour réduire la fracture numérique du Pays de Douarnenez.
Fibre
Le déploiement de la fibre est en cours et les grandes directives viennent d’instances supérieures, mais pouvez vous nous en dire plus sur l’état d’avancement des travaux et évolutions à venir dans un proche avenir ?
La fibre est en cours de déploiement sur la Ville. Confiées à des opérateurs privés, ces opérations ont pris énormément de retard par rapport aux engagements initiaux. Aujourd’hui, n’ayant pas accès aux dernières informations concernant le rythme d’avancement des travaux, il ne nous est pas possible de vous apporter les éclaircissements que vous souhaitez. Nous vous proposons de faire un point de situation début avril lorsque le nouveau conseil municipal sera installé.
Nous proposons de constituer un groupe ouvert aux acteurs du territoire, dont vous pourriez faire partie si vous le souhaitez, pour peser auprès de l’opérateur, suivre son calendrier d’intervention et accélérer la mise à disposition des accès individualisés au réseau fibre. Ensemble nous pourrions établir les priorités à imposer à l’opérateur en fonction des enjeux des différents acteurs du territoire.
Réseau sans fil
Alors que la mode est au déploiement de la 5G, il reste sur nos territoires des zones blanches ou des zones où la couverture est de mauvaise qualité (réception téléphonique, 4G). Que pensez vous mettre en œuvre pour résoudre ce problème ?
Nous sommes extrêmement circonspects sur l’arrivée de la 5G et les risques sanitaires (cancers, personnes électro-sensibles), écologiques (3 fois plus d’antennes, obsolescence des téléphones portables non adaptés à la 5G) et d’exclusion numérique (achat d’un nouveau portable, forfaits plus chers potentiellement) liés à son implantation et soulevés par nombre d’experts et d’acteur de la société civiles. Les informations auxquelles nous pouvons accéder, lorsqu’elles ne sont pas contradictoires, laissent une part importante à l’inquiétude. De nombreux ouvrages municipaux (châteaux d’eau en particulier) sont hérissés d’antennes mises en place par les différents opérateurs dans des conditions bien trop souvent déplorables pour des ouvrages dont la destination initiale est l’alimentation en eau potable de la population, objectif vital pour tous les habitants.
La couverture en téléphonie mobile varie en fonction des opérateurs sur la ville de Douarnenez. Nous ne sommes pas, actuellement, en mesure de décider des moyens à mettre en œuvre pour parfaire la couverture en téléphonie mobile de la ville, mais nous porterons une évaluation précise et rigoureuse de la situation pour déterminer les urgences à prioriser et solliciter les opérateurs dans ce sens.
Pour autant, la concurrence effrénée qui existe entre les opérateurs ne facilite pas cette approche et multiplie les antennes, les émetteurs et réémetteurs sans pour autant améliorer la situation.
Formation
Certains analystes annoncent un renouvellement important des métiers qui pourraient aisément se délocaliser dans les régions. La formation sera bien entendu un pilier de ces évolutions et permettrait à nos jeunes d’apprendre et de s’installer durablement au ‘pays’. C’est aussi un besoin pour l’ensemble des citoyens confrontés à l’évolution rapide et exponentielle des nouvelles technologies de l’information.
Avez vous des propositions concrètes en ce sens ?
Ecoles, centres de formation, formations courtes, initiations…
Vous abordez un sujet éminemment intéressant. Si nous souffrons d’une certaine forme d’excentration territoriale, peu propice à l’installation d’industries de production, nous bénéficions d’une qualité de vie que les citadins des métropoles nous envient. L’économie numérique et l’économie culturelle sont des vecteurs de développement pour notre territoire. L’accompagnement qu’une municipalité peut envisager pour permettre l’épanouissement de ces secteurs est en grande partie à inventer.
La formation, diplômante ou non est une chasse gardée de l’éducation nationale et des grands groupes privés. Pour autant, nous sommes porteurs d’une énergie de développement de ces secteurs et nous rechercherons avec tous ceux qui se sentent concernés et qui partagent cette même volonté, toutes les ouvertures possibles pour implanter, ici, les outils nécessaires à cette ambition. Nous pourrions établir un partenariat d’initiation/formation avec les industriels de l’électronique présents sur le territoire et qui possèdent des service R&D extrêmement performants. Il existe également un projet privé sur le Rosmeur qui amorçait une orientation vers les nouvelles technologies du numériques.
L’inventaire des initiatives existantes (à la MJC, l’Ulamir, Kermarron), des partenaires potentiels et des volontés, nous permettra de mettre en place, en concertation avec chacun et chacune les stratégies dont nous avons toutes et tous besoin.
Tiers Lieu
Point de rencontre entre les différents acteurs de la vie locale, un tiers lieu dédié au numérique permet à chacun d’accéder aux outils, de découvrir un univers et ses opportunités, de créer des synergies entre professionnels du numérique, de faciliter les mises en relations clients et prestataires du territoire.
Différentes expériences prouvent le bien fondé de ces lieux d’échanges et la possibilité de leur mise en place à moindre coût.
Avez vous des propositions concrètes en ce sens ?
Nous avons dans nos projets de court et moyen terme, celui d’un tiers lieu. Nous n’avons pas envisagé de le dédier à une seule activité, mais de l’ouvrir à l’ensemble des potentiels qui se révèle sur Douarnenez. Nous pensons que la multiplicité des acteurs et des domaines peut créer des passerelles entre chaque spécialité et accélérer le développement de chacun.
Les acteurs du Pôle Audiovisuel, fédérés pour le moment en association, sont également en attente de solution de ce type.
Une municipalité se doit d’être le ciment et la cheville ouvrière de toutes ces attentes et de toutes ces énergies. Elle sera l’interlocutrice incontournable pour les financements à mobiliser dans toutes les strates de décisions, Département, Région, État, Europe.
Éocnomie numérique
Les rapports de BDI et des CCI prouvent une part croissante dans l’activité économique et l’emploi des activités en rapport avec le numérique. Il est vital de ne pas passer à côté de ces opportunités de croissance.
Quels sont vos ambitions et propositions sur ce sujet pour nos territoires ?
Une municipalité ne peut réfléchir seule à ses enjeux, nous aurons besoin de nous appuyer sur les « sachants » institutionnels, professionnels, passionnés. Pour amorcer une stratégie de territoire nous proposons de réunir chacun, au sein d’un Conseil de Développement Économique à mettre en place à la Communauté des Communes. Une étape de diagnostic sera nécessaire et permettra de définir les actions prioritaires à engager.
Comme le Pôle Audiovisuel a su le faire en fédérant tous les acteurs des métiers de ce secteur, il est impératif de faire se rencontrer et d’unir tous ceux qui œuvrent dans le numérique. Une municipalité peut être le catalyseur des initiatives existantes et faciliter l’expression d’une vision partagée de développement dans ce domaine.
Chaque étape doit être abordée ensemble : Formations nécessaires, pépinières de projets, ateliers relais, immobilier d’entreprise, etc…
Commerce et numérique
Les problèmes du commerce local et de la désertification des centres des petites villes et des villages sont souvent évoqués. L’impact du commerce en ligne est souvent pointé du doigt. Il en est de même pour
l’uberisation de certains secteurs d’activité.
Mais hormis les jugements de valeurs et les incantations, il est nécessaire d’agir pour conserver la vie dans nos territoires.
Quels sont vos propositions et quels leviers pensez vous activer ?
Aides, formations, mise en place d’outils collaboratifs….
L’e-commerce peut être une menace pour celles et ceux qui ne parviennent pas à s’adapter, d’où le besoin de former, soutenir les commerces qui souhaitent ajouter une dimension digitale à leur commerce. L’e-commerce est aussi une opportunité : le projet Douarnenez, Terre citoyenne entend justement promouvoir les circuits courts et internet peut être un fabuleux outil pour le développer le commerce local à l’exemple des initiatives comme gogo cagette.
De plus, nous avons pour le moment plus à souffrir de l’impact de la grande distribution implantée sur la ville sur le petit commerce local, mais les logiques et conséquences sont les mêmes.
Pour redynamiser les centres-villes, il faut les rénover. Réimplanter la vie, donc l’habitat, pour faire revenir le commerce. Bloquer l’implantation ou l’extension de nouvelles grandes surfaces. Nous nous attaquerons à ce gros chantier pour de longues années.
Dans le même temps nous devrons également, comme dit précédemment, mettre en place les outils d’évaluation, de concertation et de réflexions collaboratives pour essayer de maîtriser les évolutions rapides qui impactent nos territoires. Comment ne pas se faire déborder par la location saisonnière « Rbn’b et autres… », les résidences secondaires qui sont autant d’obstacles à l’habitat durable annuel ?
Le mandat qui arrive sera déterminant pour l’avenir de Douarnenez et de ces habitant·e·s. Si l’on
regarde le train passer, dans six ans il sera trop tard pour courir après.
Plus largement la liste Douarnenez, Terre citoyenne appliquera concrètement au niveau de la municipalité et selon ses capacités au niveau de la communauté de commune cette sobriété numérique qui participe à l’inclusion sociale et au respect de l’environnement :
– avoir des hébergements écologiquement responsables (c’est-à-dire que leurs data centers s’engagent notamment à compenser intégralement les émissions de CO2, comme notre site internet par exemple) pour ses sites internet
– allonger la durée de vie des équipements, limiter le renouvellement de matériel numérique et promouvoir des équipements de seconde main reconditionnés
– favoriser l’usage des logiciels libres et promouvoir un accès libre, sans restriction aux données publiques par les citoyen·ne·s de Douarnenez et de la communauté de communes, pour une informatique au service de l’intérêt général
– favoriser l’utilisation d’applications numériques pour un meilleur partage d’information, de consultation et de co-construction avec les habitant·e·s, à même de renforcer la démocratie locale que nous entendons mettre en place
– simplifier l’ergonomie des sites internet pour les démarches administratives en ligne tout en maintenant les services publics de proximité pour permettre aux personnes qui n’ont pas un accès aisé au numérique de ne pas être exclues davantage et de pouvoir mener leurs démarches à bien.